Un Think-tank indépendant pour une Algérie souveraine

L'Algérie a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils, au-delà de leurs sensibilités hypothétiques diverses. Les chapelles politiques existent, ainsi est faite la nature humaine. Mais, nous devons avoir un seul objectif en commun : œuvrer pour une Algérie souveraine, dans la pensée et dans l'acte.

Écrire est une passion, mais écrire pour défendre l'Algérie est une passion qui subjugue l'âme de tout patriote. Sans tomber dans les jérémiades chères à l'ennemi tribal de toujours, notre plume, ainsi que celles de tant d'autres, se sont élevées face à la guerre de la désinformation menée au niveau médiatique, académique et historique contre l'Algérie, chaque fois quand cela fut nécessaire.

L’Algérie est dans l’œil du cyclone plus que jamais. Une armée de scribouillards à la solde d’une France dreyfusarde dont les horloges ont cessé de fonctionner en 1962, d’historiens de la dernière heure et de politiciens obséquieux de bas caniveaux, vassaux de père en fils, conspirent jusqu’à l’heure où ces lignes sont rédigées à nuire à notre pays.

Certes, même si une seule plume, acérée qu’elle est, héritière dans l’âme de celle d’un Abane et d’un Ben M’Hidi, peut conjurer quelques destins et méfaits et si les efforts des uns et des autres sont plus que louables avec quelques résultats inscrits dans le temps, les terribles anathèmes assidus de toutes les Ivy League dominantes et de leurs Think-tanks assassins dans toutes les langues, et sur tous les fuseaux horaires demandent une tout autre attitude.

La proposition d'établir un Think-tank nationaliste indépendant en Algérie émerge en réponse à la dispersion apparente des décisions politiques et orientations politiques dans le pays. Face à la situation d’incertitude actuelle de l'Algérie, cette initiative vise à remédier à ces défis en mettant en place une structure dédiée à l'analyse approfondie des politiques, à la formulation de recommandations et à la promotion d'un débat éclairé.

Certes, plusieurs cercles de réflexion étatiques existent déjà : le Centre d'études et de recherche en sciences sociales (CERSS), le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) et le Centre d'études et de prospective stratégique (CEPS). Celui que nous prônons ici œuvrera en parfaite symbiose avec eux.

La diversité des domaines d'expertise au sein du Think-tank permettrait une approche holistique des problèmes nationaux. La transparence, l'indépendance et l'engagement citoyen sont mis en avant comme des principes fondamentaux, favorisant la confiance du public et garantissant l'objectivité des analyses. Cette initiative s'inscrit dans une perspective de renforcement de la souveraineté nationale et d'émergence économique, en mobilisant des ressources intellectuelles variées pour répondre aux enjeux spécifiques de l'Algérie.

Cette structure dont l’acte de naissance serait la déclaration du 1ᵉʳ Nov. 54, aura pour objectif de défendre les valeurs qui cimentent en premier l’intégrité nationale face à l’ennemi de toujours avec vigilance et efficacité, mais notamment de déconstruire ses thèses fallacieuses et autres manipulations des faits de l’actualité et de l’histoire.

La tâche est immense au vu de l’acharnement médiatique, académique et mémoriel dont le pays en est la cible. Mais la vérité et la justesse de toute noble cause n’ont pas besoin d’armada de journaleux pour que son éclat apparaisse.

Ainsi et à l’instar d’autres pays, l’Algérie se doit de se doter de cette structure de réflexion et de publications. L’indépendance de cette agence lui assure toutes les libertés et toutes les coudées franches pour aborder avec incision tous les sujets sans se soucier de froisser les convenances hypocrites et autres politiquement correctes formes.

Les bouleversements observés aujourd’hui, font que le vieux monde se meurt irrémédiablement, mais le nouveau monde tant espéré par les damnés de la terre tarde à apparaître, au moment fatidique et dans les recoins dans ce clair-obscur surgissent les monstres destructeurs des espérances, d’où l’urgence absolue d’un cercle de réflexion nationaliste.

Ce Think-tank aura pour objectifs la définition claire de ses missions, axées sur l'analyse approfondie des politiques, l'élaboration de recommandations stratégiques et la promotion de la souveraineté nationale pour une Algérie émergente. Pour garantir son indépendance, il s'engagera à rester libre de toute influence politique, assurant ainsi impartialité et crédibilité. 

La diversité de l'expertise, provenant de domaines variés tels que l'économie, la politique et la technologie, permettra une approche holistique face aux défis nationaux. La transparence est assurée par la publication accessible au public de rapports, analyses et recommandations. 

L'engagement citoyen sera encouragé à travers des débats publics et des consultations pour recueillir les opinions de la population. La collaboration avec les institutions existantes, l'éducation de la population sur les enjeux nationaux, le financement transparent, le suivi et l'évaluation de l'impact des recommandations, ainsi qu'une communication efficace via les médias, sont également des aspects essentiels du fonctionnement du Think-tank.

À cette structure de réflexion et ses plumes résolument nationalistes, ne disqualifiant personne, prêtes à donner le meilleur d'elles-mêmes à la patrie, de défendre et contribuer tant que soit peu à l’émergence d’une Algérie véritablement souveraine, celle pour laquelle nos martyrs ont consenti l’ultime sacrifice.

Khaled Boulaziz

“ Algérie, si ce n’était ta beauté inscrite sur tous les cieux ;

Je n'aurais jamais trouvé le chemin vers mon Dieu. “

Moufdi Zakaria – Poète Algérien (1908 –1977)

 En ces heures d'incertitude, alors que l'Algérie traverse l'une des périodes les plus délicates de son histoire, nous sommes appelés, de part et d'autre, à transcender les tensions temporelles et à affronter nos urgences. Notre pays, forgé par les tourments des années passées, a démontré une résilience et un sacrifice extraordinaires, contrecarrant les desseins insidieux qui se sont dressés sur son chemin. 

 Aujourd'hui, il est temps de confirmer pleinement notre maturité en nous adaptant à une situation inédite tout en poursuivant le combat, dans une société qui ne peut s'amender sûrement que dans la sérénité et l'apaisement.

 La situation actuelle en Algérie, marquée par le défi existentiel aux frontières et les menaces de déstabilisation et de guerre, est d'une réalité criante et persistante. Face à ces dangers, les réponses nécessaires doivent être innovatrices et appropriées. Pour cela, il est essentiel de pérenniser la jonction entre la création intellectuelle, les libertés académiques, la libre expression, et les processus décisionnels, socio-politiques.

 Préalablement, il convient de souligner que ceux qui œuvrent à la ruine de la nation algérienne le font avec une logique dont l'outil principal réside dans le domaine du savoir et de la réflexion méthodique. Ces conjurés déploient leurs intrigues au sein d'une rationalité éclairée, maniant la connaissance et la pensée studieuse comme des armes redoutables. Un exemple patent est cette commission mémorielle, une véritable forfaiture historique.

 Il est impératif de dévoiler ce conciliabule qui se déploie dans les couloirs de la connaissance. La lutte contre cette menace ne peut se limiter à un combat physique, mais doit également s'étendre à la sphère intellectuelle. La nation algérienne doit faire preuve d'une vigilance aiguisée, défiant les manœuvres de ceux qui, sous couvert d'une apparence universitaire, cherchent à miner ses préceptes et à altérer son destin. 

 L'Algérie fait face à des défis nationaux et régionaux, graves en partie dus à une gouvernementalité dont la feuille de route est discutable et la disette d'idées innovatrices. 

 L'absence de production intellectuelle au sein de nos universités, traditionnellement considérées comme des bastions du savoir, témoigne de cette lacune. Ces institutions  jouent un rôle crucial en influençant la production d'idées dans la société et en régulant socialement ses dynamiques.

 Les universités sont essentielles dans la formation des concepts et la génération de connaissances. Si elles ne favorisent pas la diversité des idées, cela expliquerait en partie le manque de nouveauté dans les réponses gouvernementales aux urgences de tout bord. 

 La liberté d'expression dans ces milieux académiques est primordiale afin d'encourager des perspectives critiques et alternatives, renforçant les capacités de dissuasion et élargissant les options disponibles.

 Par ce fait, la question centrale réside dans la liberté d'expression, intrinsèquement liée à la production de savoir en tant qu'aide à la décision politique. Dans le contexte algérien, la diversité des opinions au sein des universités peut stimuler la créativité dans les sphères gouvernementales.

 Il est crucial de souligner l'importance des discours alternatifs, des contre-analyses et d'autres perspectives. 

 La difficulté à relever les défis à tous les niveaux peut être attribuée à une régulation du savoir marquée par une liberté d'expression balisée dans le monde académique et un manque de diversité doctrinale. Dans une société où la diversité des idées est omise, les réponses innovantes nécessaires pour affronter des enjeux complexes peuvent être défaillantes, compromettant ainsi le processus décisionnel.

 Il incombe à ceux qui président au destin de notre pays et qui sont attachés à la liberté et à la justice de collaborer avec nos institutions dans lesquelles des esprits créatifs ne demandent qu'à contribuer, dans un engagement intellectuel et rationnel solide, pour l'avancement de la nation algérienne.

 Au sein de cette mer tourbillonnante de périls sans fin, auxquels notre peuple doit faire face sur d'innombrables horizons aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, affronter ces tumultes requière, dans le cadre décisionnel, un appel vibrant à la liberté intellectuelle de nos universités, forteresses de l'érudition  et piliers du patriotisme. Sans cela, l'Algérie continuera à être dans l'expectative.

 En final, posséder le savoir équivaut à posséder le pouvoir. Ainsi, toute nation qui détient le premier peut prétendre au second, une condition sine qua non à sa survie. L’Algérie ne peut faire exeption.

Khaled Boulaziz